NephroSante

Accueil » Allergologie » Contrôle de l’environnement et des établissements de santé : infections nosocomiales et moisissures

Contrôle de l’environnement et des établissements de santé : infections nosocomiales et moisissures

Hello ! Bienvenue ! Welcome ! Robert Chapuis vous souhaite la Bienvenue !

juillet 2016
L M M J V S D
 123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031

Archives

Catégories

 

 

L’hôpital Georges-Pompidou à Paris (XVe) va devoir provisoirement fermer 9 de ses 24 blocs opératoires et certains services d’urgences selon une information du Figaro.fr. Cette fermeture qui doit durer jusqu’à lundi prochain est liée à la présence d’un champignon, découvert le 7 juillet dernier lors des prélèvements systématiques de surveillance.
.

Ce mardi matin, une réunion de crise était organisée à l’Assistance publique-hôpitaux de Paris

 

Selon le Dr Najiby Kassis-Chikhani, le praticien hospitalien en charge de l’hygiène dans l’établissement, ce sont les salles 3, 5 et 9 des blocs opératoires du 1er étage qui sont concernés par la présence de ce champignon filamentaux et : «ces résultats sont incompatibles avec la prise en charge de patients dans ces salles»  Un bionettoyage soigneux des salles et de nouveaux prélèvements microbiologiques doivent donc être réalisés pour savoir si les salles peuvent  être réutilisées.

.

16 000 interventions chirurgicales en 2013

 

Les urgences othopédiques, viscérales de même que les urgences absolues de Pompidou étaient fermées mardi et le Samu en a été informé. Les patients seront dirigés vers d’autres établissements. En plein état d’urgence et à la veille du défilé du 14 juillet, cette mesure inquiète les chirurgiens. Car si un événement comme le Bataclan venait à se reproduire, Pompidou ne serait pas en mesure de participer à l’effort collectif.

 

Patrick Paris, chef de la division santé et habitat, un expert du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), révélait en 2001 que les canalisations en acier galvanisé de mauvaise qualité de l’hôpital avait eu pour conséquence une prolifération des légionelles.

…………………..

.

L’hôpital Pompidou ferme neuf blocs et les urgences à cause d’un champignon

Champignon aspergillus *

 
Une moisissure, l’aspergillus, a été détectée lors des contrôles de routine aux blocs pourtant censés être stériles.

 

L’hôpital Pompidou est-il maudit? On se souvient de l’épidémie de légionellose déclarée en 2001, peu après son ouverture à Paris (XVe) qui avait causé la mort de cinq personnes. Elle était due à des problèmes dans les tuyaux sanitaires. Aujourd’hui, c’est au tour d’un champignon, l’aspergillus, d’empoisonner la vie de cet établissement, souvent présenté comme la vitrine de l’Assistance publique (AP-HP).

9 des 24 blocs opératoires ont dû être fermés pour être entièrement désinfectés, de même que les urgences orthopédiques et viscérales. La réouverture est prévue pour lundi si tout se passe bien. En attendant, le Samu a reçu pour instruction de ne plus diriger les patients dans le XVe. Mardi matin, une réunion de crise était organisée à l’AP autour de son patron, Martin Hirsch. A la mi-journée, Marisol Touraine la ministre de la Santé a fait un saut en toute discrétion dans l’enceinte de l’hôpital.

«Lors des prélèvements systématiques de surveillance des salles 3, 5 et 9 des blocs opératoires du 1er étage les prélèvements d’air et de surfaces (…) ont mis en évidence la présence de champignons filamenteux. Ces résultats sont incompatibles avec la prise en charge de patients dans ces salles», écrit le Dr Najiby Kassis-Chikhani, le praticien hospitalier en charge de l’hygiène dans l’établissement. Le lundi 11 juillet, elle s’adresse à tous les chirurgiens chefs de service à Pompidou: «Il est indispensable de réaliser un bionettoyage soigneux des salles et de nouveaux prélèvements microbiologiques.»

.
.
Le service de stérilisation n’arrive plus à faire face

Le Dr Florence Vincent, le pharmacien responsable de la stérilisation à Pompidou, ajoute, dans un e-mail adressé à Anne Costa, la directrice de l’hôpital, que si l’on veut une situation de nettoyage normale il faut la présence de 1,5 à 2 équivalents temps-plein par jour en stérilisation pour les infirmières de bloc. «En dessous de ce seuil, note-t-elle, le matériel s’accumule très rapidement. Les tables deviennent surchargées, ce qui entraîne des mélanges d’instrumentation dans les paniers et donc un temps supplémentaire de tri.»

Des médecins accusent la politique du chiffre d’être responsable de la présence de l’aspergillus. «À force de vouloir trop faire d’activité et de multiplier les interventions, on nettoie mal les blocs, déplore un chirurgien. Le service de stérilisation n’arrive plus à faire face à cause d’un manque de personnel.» Certes l’été, l’activité baisse, «mais fermer des salles perturbe le roulement normal et complique le fonctionnement», explique un autre.

De facto, la fermeture contrainte des blocs et des urgences inquiète le personnel. Un chirurgien fait valoir qu’en plein état d’urgence et la veille du défilé du 14 juillet, la nouvelle tombe mal. Si un événement comme l’attaque terroriste contre le Bataclan devait se reproduire, Pompidou ne serait pas en mesure de participer à l’effort collectif. «Étant donné la taille de l’AP-HP, une gestion intelligente devrait pouvoir venir à bout du problème, confie toutefois un connaisseur.

Plusieurs praticiens observent que régulièrement, depuis la construction de l’établissement, des camions viennent procéder à des vidanges en raison de mystérieux problèmes d’évacuation. Un autre ajoute que les odeurs de la cantine remontent dans les blocs opératoires, «souvent le vendredi». Les chirurgiens et les patients apprécient. Mais si les odeurs du self arrivent jusqu’au bloc, est-ce à dire que les possibles germes peuvent également se frayer un chemin?

Cette affaire de champignon intervient dans un contexte particulier à Pompidou. L’hôpital a régulièrement fait la une et pas pour des avancées médicales mais en raison d’un problème de gouvernance qui mine l’atmosphère depuis plusieurs années. «Maintenant l’aspergillus, mais où va-t-on s’arrêter?», demande un chef de service.

Le summum a été atteint cet hiver avec le suicide spectaculaire d’un cardiologue, le Pr Jean-Louis Megnien qui s’était jeté du 7e étage. Quelques mois auparavant, plusieurs de ses collègues avaient alerté la directrice de l’hôpital ainsi que Martin Hirsch. Autre symptôme, en avril 2014, sept médecins, s’estimant surveillés notamment par la comptabilité pour leur temps passé au bloc, avaient porté plainte contre la direction pour fichage illégal. L’enquête préliminaire a été classée sans suite. Par ailleurs, une enquête des affaires sociales avait été diligentée après des accusations de paiement au noir d’actes chirurgicaux mais sans aboutir.

.

*

Aspergilloses

L’Aspergillose est un terme qui regroupe les infections causées par des champignons appartenant au genre Aspergillus, dont les spores sont véhiculées par l’air et sont inhalées par tous les individus. Totalement inoffensif pour la majorité de la population, ces champignons peuvent cependant provoquer différentes formes de mycoses. L’espèce Aspergillus fumigatus est responsable de plus de 80% des aspergilloses humaines.

.

Avec la candidose, la dermatophytose ou le Pityriasis versicolore, l’aspergillose est l’un des différents types de mycose.

Certains types de mycoses, comme la pneumocystose ,la cryptococcose, peuvent mettre la vie du sujet en danger si elle n’est pas soignée au plus vite. Quant à l’aspergillose, elle peut également devenir dangereuse dans certains cas.

.

Populations à risque

L’aspergillose se rencontre beaucoup chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli :
•les personnes immunodéprimées, qui sont les plus exposées ;
•les personnes stressées et fatiguées, qui ont des défenses affaiblies temporairement ;
•les personnes ayant des maladies graves et dont les défenses naturelles sont très affaiblies.

.

Localisation

Comme pour la cryptococcose, une fois le champignon inhalé, l’aspergillose peut se localiser à différents endroits :
•Les bronches (aspergillose bronchopulmonaire) : le champignon correspondant porte le nom d’Aspergillus fumigatus ou Aspergillus nidulans, ce dernier provoquant souvent un asthme caractéristique.
•Les oreilles, ce qui entraîne une mycose de l’oreille : le champignon localisé au niveau du conduit auditif porte le nom d’Aspergillus niger.

ASPERGILLUS NIGER  SEM 940x.  SGO / BSIP
•Le nez / les sinus : il s’agit de l’aspergillose sinuséenne.
•Les poumons : on parle alors d’aspergillose pulmonaire.

 

.

.

 

Aspergillose broncho-pulmonaire allergique

Cette maladie est assez commune chez les asthmatiques : on estime que 20% d’entre eux peuvent contracter cette pathologie à un moment donné de leur vie. Elle touche également les personnes atteintes de mucoviscidose au sortir de leur adolescence. Les symptômes sont similaires à ceux d’un asthme classique (épisodes de malaise, toux et sifflements). En l’absence de traitement, la maladie peut aboutir à des dommages irréversibles du poumon (fibrose).

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

aspergilllome

.

Le traitement est basé sur l’emploi de corticostéroïdes par aérosols ou par voie orale, surtout durant les crises. Un antifongique administré oralement (itraconazole) peut y être associé. La colonisation bronchique par Aspergillus spp. doit être recherchée chez les patients inscrits sur les listes d’attente de transplantation pulmonaire et nécessite un traitement antifongique.

.

Aspergillome

Le champignon peut se développer dans une cavité préexistant dans le poumon et résultant d’une maladie antérieure, telle que la tuberculose ou la sarcoïdose. Les spores germent dans cette cavité pour former une boule « mycélienne ». La maladie peut passer inaperçue, surtout dans les phases précoces. Perte de poids, toux chronique, fatigue, expectorations sanglantes (chez 50 à 80% des personnes infectées) signent les stades avancés de la mycose. Le traitement dépend de la taille des lésions et de leur localisation. Les hémoptysies (crachats de sang) sont un signe de mauvais pronostic et imposent habituellement la résection chirurgicale, quand celle-ci est possible, sous couverture d’un traitement antifongique. Dans certains cas, un traitement local antifongique peut être envisagé.

.

Sinusite aspergillaire

Le champignon peut se développer dans les sinus. Chez les patients ayant un système immunitaire efficace, l’infection se traduit par des maux de tête chroniques et une obstruction nasale ; le drainage des sinus suffit généralement. Si les sinus sphénoïdaux sont atteints une intervention chirurgicale et un traitement antifongique sont nécessaires. Chez les patients au système immunitaire déficient (leucémie, greffe de moelle…), la sinusite aspergillaire est beaucoup plus grave et représente volontiers une forme invasive. Elle impose un traitement antifongique immédiat et la chirurgie n’est habituellement pas réalisée dans ce contexte.

 

 

.

Aspergillose invasive

C’est la seconde cause de mortalité par infection fongique à l’hôpital. Principalement due à l’espèce Aspergillus fumigatus, elle touche les sujets immunodéprimés, en particulier les patients qui ont subi une greffe de moelle, les patients soumis à un traitement anticancéreux et neutropéniques de manière prolongée, à un traitement immunosuppresseur à la suite d’une greffe d’organe, et plus rarement les patients atteints du sida ou les patients hospitalisés en réanimation. Les symptômes sont fièvre, toux, douleurs thoraciques, difficultés respiratoires.

.

.

.

Symptômes

Dans certains cas, les symptômes suivants ne sont pas attribuables à l’aspergillose. Cependant, dans le doute, il vaut toujours mieux consulter votre médecin qui pourra seul établir le diagnostic juste. Ces symptômes peuvent être :
•des difficultés à respirer ;
•des troubles visuels ;
•des maux de tête ;
•des douleurs du thorax.

.

.

 

Diagnostic

Pour poser le diagnostic de l’aspergillose, on peut avoir recours à une bronchoscopie qui permet, grâce à l’utilisation d’un appareil à fibre optique, de détecter la présence de l’Aspergillus.

Les moyens de diagnostique sont la culture, la détection d’antigènes particuliers (l’antigène galactomannane ou le beta-glucane) dans le sérum et l’aspect très particulier des lésions thoraciques à l’examen scannographique. La mise en route du traitement antifongique doit être précoce. La guérison n’est obtenue que dans 60% des cas au mieux et dépend à la fois de la précocité de la suspicion du diagnostic et de la pathologie sous-jacente. D’autres localisations, en particulier cérébrales peuvent se voir et sont de pronostic très sévère.

.

.

.

Traitement
L’aspergillose est facile à soigner par un traitement fongique approprié.

A priori, cette maladie est sans gravité, sauf si elle prend des formes plus développées telles que :
•l’aspergillose semi-invasive (exemple : l’aspergillose pulmonaire) ;
•l’aspergillose invasive (étendue fulgurante du champignon à plusieurs organes, qui peut être fatale).

.

Éviter l’aspergillose

S’il est parfois difficile d’éviter son contact, notamment les lieux publics humides, il est pourtant utile de le traquer dans les lieux de vie :
•en combattant les moisissures dans son habitation ;
•en nettoyant régulièrement les appareils de ventilation – ventilateurs et climatisation (maison et voiture).

Cela permet d’éviter d’inhaler des particules qui sont dans l’atmosphère et qui contiennent l’Aspergillus.

.
.

La prise en charge a fait l’objet de la publication de recommandations par l’« Infectious Diseases Society of America » publiées en 200826.

Le traitement peut comporter :
le voriconazole en intraveineuse puis relais oral dès que possible,
les dérivés lipidiques d’amphotéricine B liposomale IV en seconde intention,
le caspofungine et le posaconazole en seconde intention.

 

.

 
Sources : le Figaro , le Parisien ,Pasteur, Ooreka, …………

Voir :

Contrôle des établissements de santé

Les aspergiloses